Soixante-Seizième Assemblée mondiale de la Santé – Bulletin quotidien : 23 mai 2023

23 mai 2023
Note pour les médias

Les délégués ont débattu de l’action de l’OMS dans les situations d’urgence

Les délégués des pays ont examiné aujourd’hui un certain nombre de points relatifs aux situations d’urgence, le point 14 et certaines parties du point 15 ayant été regroupés. Ils ont donné leur avis sur les rapports du Comité consultatif de surveillance indépendant du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire (IOAC), sur l’application du Règlement sanitaire international, sur l’action de l’OMS dans les situations d’urgence, ainsi que sur le renforcement de la préparation et de la riposte aux situations d’urgence. Les délégués ont également examiné le rapport sur la situation sanitaire en Ukraine et le rapport sur l’Initiative mondiale Santé pour la paix.

Ils ont salué l’action menée par l’OMS dans les situations d’urgence tout au long de la pandémie et au-delà et ont souscrit aux conclusions de l’IOAC selon lesquelles le travail était excellent, mais le programme de gestion des situations d’urgence sanitaire était sous-financé et surchargé. Certains délégués ont souligné que le Fonds de réserve pour les situations d’urgence avait permis à l’Organisation d’intervenir rapidement. Ils ont soutenu les efforts déployés à l’échelle mondiale pour renforcer la préparation et la riposte aux urgences sanitaires et tirer les enseignements de la pandémie de COVID-19, et ils ont réaffirmé que l’OMS devait être au cœur d’une architecture sanitaire mondiale harmonisée. Plusieurs délégués ont évoqué la nécessité d’harmoniser les diverses initiatives afin d’éviter les doubles emplois et de renforcer leur impact. Certains ont noté qu’il fallait poursuivre les travaux visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels. Les délégués se sont prononcés en faveur de l’Initiative mondiale Santé pour la paix et du renforcement des essais cliniques et ont demandé à l’OMS de fournir des orientations et un soutien supplémentaires pour renforcer les capacités des pays dans ce domaine, afin d’améliorer la qualité de la recherche et des interventions.

Les projets de résolutions et de décisions seront examinés mercredi, comme prévu. 

Documents connexes

Documents A76/7 Rev.1, A76/7 Rev.1 Add.2, A76/7 Rev.1 Add.3, A76/8, A76/9 Rev.1, A76/10, A76/11, A76/12

A76/7 Rev.1 Add.2
Initiative mondiale Santé pour la paix 

A76/7 Rev.1 Add.3
Incidences financières et administratives qu’auront pour le Secrétariat les décisions proposées à l’Assemblée de la Santé pour adoption 

A76/8 
Urgences de santé publique : préparation et action
Comité consultatif de surveillance indépendant du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire 

A76/9 Rev.1
Application du Règlement sanitaire international (2005)

A76/10 
Renforcement de la préparation et de la riposte de l’OMS aux urgences sanitaires Renforcement de l’architecture mondiale à l’appui de la prévention, de la préparation, de la riposte et de la résilience face aux urgences sanitaires 

A76/11 
Action de l’OMS dans les situations d’urgence sanitaire
Urgences de santé publique : préparation et action

A76/12 
Mise en œuvre de la résolution WHA75.11 (2022)

Débat stratégique sur les priorités mondiales en matière de personnels de santé pour la couverture sanitaire universelle

Une table ronde stratégique a eu lieu sur le thème « Protéger les personnels de santé et d’aide à la personne et investir en leur faveur : programme pragmatique pour la seconde moitié du calendrier fixé en vue d’atteindre les objectifs de développement durable » (en anglais). Les participants ont souligné le rôle du leadership politique et de la gouvernance intersectorielle sur cette question prioritaire pour la santé. Les délibérations et les résultats du cinquième Forum mondial sur les ressources humaines pour la santé (en anglais), qui s’est tenu récemment sous le thème « Protéger, investir, ensemble », ont servi de base à la table ronde.

Dans son allocution liminaire, le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé aux délégués que « tout ce dont nous discutons cette semaine – couverture sanitaire universelle, sécurité sanitaire mondiale et objectifs de développement durable – dépend des agents de santé ».

La session a été animée par Sir David Behan, Directeur non exécutif du NHS (Royaume-Uni) et des intervenants de premier plan y ont pris part, notamment M. Enzo Bondioni, Directeur exécutif de la Fédération dentaire internationale (FDI) ; le Dr. Alexandru Rafila, Ministre de la santé de la Roumanie ; le Dr. Lino Tom, Ministre de la santé de la Papouasie-Nouvelle-Guinée ; S. E. Minata Samate Oessuma, Commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social de l’Union africaine ; Mme. Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF ; le Dr. Juan Pablo Uribe, Directeur mondial pour la santé, la nutrition et la population à la Banque mondiale ; la Professeure Senait Fisseha, Vice-Présidente, Programmes mondiaux à la Fondation Susan Thompson Buffett ; et la Dre. Poonam Khetrapal Singh, Directrice régionale de l’OMS pour l’Asie du Sud-Est.

La pénurie de personnels de santé se résorbe considérablement au niveau mondial : elle était de 18 millions en 2013, elle n’était plus que de 15 millions en 2020 et elle ne devrait être plus que de 10 millions environ d’ici à 2030. Cependant, les données montrent que la tendance est globalement la même qu’avant la COVID-19 et masquent de profondes disparités régionales : les progrès sont plus lents dans la Région africaine, la Région de la Méditerranée orientale et les petits États insulaires en développement. Il est évident qu’il faut agir immédiatement pour combler l’écart.

Les intervenants ont signalé les principaux problèmes auxquels sont confrontés les personnels de santé aujourd’hui dans le monde, notamment la mauvaise répartition, les inefficacités, les disparités entre les genres, le vieillissement et les mauvaises conditions de travail, résultant d’un manque de soutien, de protection et de respect des droits du travail qui aggravent encore ces problèmes.

La table ronde s’est conclue par des appels à l’action pour protéger les personnels de santé et d’aide à la personne, investir en leur faveur et renforcer les capacités des systèmes de santé nationaux en vue d’atteindre les objectifs en matière de couverture sanitaire universelle et de sécurité sanitaire à l’échelle mondiale. Les mesures recommandées sont les suivantes :

  • protéger les personnels de santé et d’aide à la personne existants, y compris en prenant toutes les mesures nécessaires à la santé et à la sécurité au travail, à la sécurité du recrutement et à une rémunération équitable ;
  • protéger la marge de manœuvre budgétaire pour les dépenses sociales (éducation, santé, protection sociale) et allouer le budget nécessaire pour renforcer les personnels de santé et d’aide à la personne ;
  • investir en faveur de l’augmentation de la formation et de l’offre de professionnels de santé pour répondre aux besoins sanitaires de la population ;
  • investir pour créer des emplois dans le secteur de la santé, en mettant l’accent sur les capacités nationales pour les fonctions essentielles de santé publique, y compris la préparation et la riposte aux situations d’urgence et les soins de santé primaires ;
  • investir en vue de réduire les inégalités entre les genres parmi les personnels de santé et d’aide à la personne, y compris l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes ; et
  • renforcer la mise en œuvre par les États Membres du Code de pratique mondial de l’OMS pour le recrutement international des personnels de santé.

Dans son allocution de clôture, le Dr. Tedros a déclaré : « Nous connaissons le problème et les solutions. Ce qui nous manque, c’est l’action et la responsabilité. Il faut agir d’urgence. »