Anopheles stephensi, un vecteur extrêmement compétent de Plasmodium falciparum et P. vivax, est considéré comme un vecteur efficace du paludisme en milieu urbain. Jusqu’en 2011, la répartition signalée d’An. stephensi était limitée à certains pays d’Asie du Sud-Est et à une grande partie de la Péninsule Arabique. Depuis lors, le vecteur a été signalé à Djibouti (2012), en Éthiopie (2016), au Sri Lanka (2017) et plus récemment en République du Soudan (2019). Dans la Corne de l’Afrique, le vecteur semble se propager de son premier lieu de détection (Djibouti) vers d’autres pays voisins.
© Armauer Hansen Research Institute/Temesgen Ashine
An. stephensi se reproduit généralement dans des conteneurs ou des citernes avec de l’eau propre, et le vecteur semble s’adapter rapidement à l’environnement local (y compris les habitats cryptiques comme les puits profonds); il survit également aux très fortes températures pendant la saison sèche, lorsque la transmission du paludisme atteint généralement son minimum saisonnier. De plus, les antécédents génétiques d’An. stephensi introduit semblent conférer une résistance à de multiples classes d’insecticides, ce qui pose des défis majeurs pour la lutte.
L’OMS considère la propagation d’An. stephensi comme une menace potentielle majeure pour la lutte contre le paludisme et son élimination en Afrique et en Asie du Sud. Cette alerte vectorielle a été élaborée pour exhorter les États Membres de l’OMS et leurs partenaires exécutifs – en particulier ceux de la Corne de l’Afrique, de la République du Soudan et des zones géographiques environnantes, et du Sri Lanka – à prendre des mesures immédiates comme indiquées ci-dessous.
- Que devraient faire à présent les pays africains; en particulier ceux de la corne de l'Afrique et des environs ?
- Que doivent faire les pays dans les zones où le vecteur a été détecté ?
- Comment les actions devraient-elles être suivies et évaluées ?
Alerte vectorielle : invasion et propagation d’Anopheles stephensi (mise à jour 2023)