Lors de la réunion qui s’est tenue le 7 juillet 2023, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné les progrès accomplis par l’Organisation dans la réalisation des objectifs de sa stratégie triennale, en se concentrant spécifiquement sur la mise en œuvre d’une approche centrée sur les victimes et les survivants, le renforcement des politiques et des procédures, la protection des opérations de l’OMS et l’évolution de sa culture.
S’exprimant au sujet de l’approche centrée sur les victimes et les survivants, le Dr Tedros a expliqué que l’OMS avait fourni « un soutien global et complet à 115 survivants » en République démocratique du Congo (RDC) dans la foulée de la dixième flambée de maladie à virus Ebola. Bien que 23 des 115 cas concernent l’OMS, il a souligné l’importance de prendre soin de « tout le monde de la même manière », conformément aux critères établis par l’ONU. Pour ce faire, l’OMS collaborera avec des ONG locales pour apporter un soutien ciblé aux survivants.
Afin de mieux coordonner l’aide aux victimes, le Dr Tedros a déclaré que l’OMS était en train de créer un nouveau poste d’administrateur chargé du soutien aux victimes et aux survivants, qui assurera un appui rapide aux survivants. Cette personne travaillera avec des prestataires de services au niveau de l’OMS, des Nations Unies et sur le terrain, et collaborera avec ses homologues des institutions partenaires et avec le Bureau de la Défenseuse des droits des victimes. Des formations de référents nationaux sont également en cours d’élaboration en association avec Jane Connors, la Défenseuse des droits des victimes des Nations Unies, afin d’intégrer davantage l’approche centrée sur les victimes et les survivants dans toutes les opérations de l’OMS dans le pays.
Abordant la question des efforts déployés par l’OMS pour renforcer ses politiques et ses procédures, le Dr Tedros a mis en avant les modifications apportées à la politique existante de prévention et de lutte contre les comportements abusifs et au code de déontologie, ainsi que l’élaboration d’une nouvelle politique contre les représailles.
Le Directeur général de l’OMS a également expliqué que « le plus grand risque qui subsiste dans nos opérations [est] le risque d’inconduite sexuelle de la part de nos partenaires d’exécution ». L’OMS et ses partenaires du système des Nations Unies viennent de présenter une formation disponible via un nouveau module numérique qui fonctionne à l’échelle des Nations Unies pour harmoniser les efforts visant à évaluer les capacités actuelles des partenaires d’exécution et à prévenir l’exploitation et les abus sexuels et y remédier.
Enfin, le Dr Tedros a décrit le changement de culture de l’OMS, en expliquant comment l’Organisation avait organisé des webinaires et des formations auxquels ont participé des milliers de membres du personnel. Le Département Prévention et lutte contre l’inconduite sexuelle (PRS) continue d’organiser des sessions ouvertes à tous et dirigées par sa Directrice, la Dre Gaya Gamhewage. Les participants peuvent y échanger avec les responsables du Département PRS, des ressources humaines, des affaires juridiques et des équipes d’enquêteurs de l’OMS et leur poser des questions. De même, quelque 40 220 personnes se sont inscrites pour les formations en matière de prévention et de lutte contre l’inconduite sexuelle que l’OMS offre sur sa plateforme OpenWHO.org, tant au sein de l’Organisation que parmi les partenaires d’exécution, les ministères de la santé, les institutions du système des Nations Unies et les ONG.
En outre, l’OMS s’attèle toujours à faire en sorte que le principe de responsabilité individuelle soit appliqué.
« Au cours des six premiers mois de cette année, nous avons reçu 48 allégations d’inconduite sexuelle », a expliqué le Dr Tedros. Depuis le dernier trimestre de 2022, l’OMS a licencié sept membres du personnel pour faute grave ; ils ne pourront plus être réembauchés au sein du système des Nations Unies.
En ce qui concerne les enquêtes en cours menées par le Bureau des services de contrôle interne du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies sur les allégations d’exploitation et d’abus sexuels pendant la dixième flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo, le Directeur général a indiqué que le « Bureau a remis trois rapports d’enquête complets à l’OMS et ceux-ci sont en cours de traitement conformément à la procédure établie. L’OMS a fourni aux autorités nationales de RDC des informations sur 16 auteurs présumés qui étaient liés à l’OMS au moment des faits et nous collaborons avec le tribunal local de Goma, qui supervise les cas de 13 survivants qui intentent une action en justice en utilisant l’aide juridique fournie par l’OMS. »
Le Dr Tedros a informé les États Membres que la Commission indépendante menait en ce moment un examen visant à déterminer dans quelle mesure l’OMS avait mis en œuvre les recommandations de son rapport de septembre 2021 portant sur l’examen des allégations d’exploitation et d’abus sexuels commis au cours de la riposte à la dixième flambée de la maladie à virus Ebola ». Le spécialiste chargé de cet examen à la Commission indépendante, M. Hervé Gogo, en a communiqué aux États Membres certaines des conclusions préliminaires, en précisant que son rapport et ses conclusions seraient remis au Directeur général une fois finalisés.
Insistant sur la volonté de l’Organisation de rester transparente dans le combat qu’elle mène contre l’inconduite sexuelle, le Dr Tedros a conclu : « Pour continuer à progresser dans notre démarche, nous devons être honnêtes quant aux défis auxquels nous sommes confrontés ».