Déclaration – Les vaccins contre la COVID-19 ont sauvé au moins 1,4 million de vies dans la Région européenne

Déclaration du docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe

16 janvier 2024
Déclaration
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Bonjour, 

Au nom de l’ensemble du personnel du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, je vous souhaite à tous une très bonne année. 

Nous espérons sincèrement que l’année 2024 sera placée sous le signe de la santé et de plus de paix. 

Et à ce propos, j’aimerais commencer par une nouvelle positive. 

Une nouvelle étude menée par l’OMS/Europe a révélé qu’au moins 1,4 million de vies ont été sauvées dans notre Région grâce à des vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19. 

Sans eux, le nombre cumulé de victimes connues dans la Région européenne aurait pu être de l’ordre de 4 millions, voire plus. 

Notre analyse, qui porte sur 34 pays, a également révélé que plus de 90 % des vies sauvées étaient celles de personnes âgées de plus de 60 ans. 

Au total, les vaccins contre la COVID-19 ont permis de réduire la mortalité de 57 % dans la Région européenne de l’OMS entre décembre 2020, date du début de la distribution des vaccins, et mars 2023. 

En fait, les premières doses de rappel auraient, à elles seules, sauvé 700 000 vies. 

Songez-y : aujourd’hui, dans notre Région, 1,4 million de personnes, âgées pour la plupart, peuvent profiter de la vie avec leurs proches parce qu’elles ont pris la décision salvatrice de se faire vacciner contre la COVID-19. 

Voilà la force des vaccins. Les preuves sont irréfutables. 

L’OMS recommande que les personnes exposées au plus grand risque en cas de COVID-19 continuent à se faire revacciner 6 à 12 mois après leur dose la plus récente. Il s’agit notamment des seniors, des femmes enceintes, des sujets immunodéprimés et des personnes souffrant de maladies chroniques graves, ainsi que les agents de santé travaillant en première ligne. 

Outre le coronavirus, des virus respiratoires tels que ceux de la grippe et de la rougeole, de même que le virus respiratoire syncytial (VRS), sont extrêmement répandus dans la Région européenne.

Si l’on considère l’ensemble de la Région, on constate un pic des cas de VRS avant le début de l’année, suivi maintenant d’une baisse ; les taux de COVID-19 restent élevés mais diminuent, et les taux de grippe sont en augmentation rapide. 

Quoiqu’il n’y ait probablement rien d’extraordinaire à cela, nous voudrions attirer votre attention sur quelques tendances actuelles. 

En ce moment même, nous observons des infections grippales d’une forte intensité dans plusieurs pays de la Région.

Les systèmes de santé doivent se préparer à une éventuelle augmentation en flèche du nombre de cas de grippe au cours des prochaines semaines. 

Par rapport aux 2 semaines précédentes, les 15 derniers jours ont été marqués par une augmentation de 58 % des notifications d’hospitalisation pour grippe et de 21 % des admissions en soins intensifs dans la Région. 

Le nombre de cas de grippe a quadruplé entre novembre et décembre, et 38 pays de notre Région ont annoncé le début de l’épidémie saisonnière de grippe.

Comme l’on s’y attendait, les groupes les plus touchés par des complications sont les plus de 65 ans et les sujets très jeunes.

Nous sommes inquiets d’entendre que la circulation concomitante de virus respiratoires provoque une surcharge des hôpitaux et un engorgement des services des urgences en certains endroits. 

Outre la COVID-19 et la grippe, le VRS et d’autres agents pathogènes tels que les mycoplasmes, ainsi que la rougeole, ont entraîné une augmentation des hospitalisations chez les enfants. 

De plus, si les taux d’infection par la COVID-19 sont, pour l’essentiel, en recul dans toute notre Région, cette situation peut évoluer rapidement. 

Un nouveau variant d’intérêt du SARS-CoV-2 (connu sous le nom de JN.1) est en train de remplacer rapidement d’autres variants connus. 

C’est désormais le variant le plus souvent signalé à l’échelle mondiale, et le variant dominant en circulation dans notre Région ; il représente 79 % des variants séquencés. 

Quoique rien ne permette aujourd’hui d’affirmer que le variant JN.1 est plus virulent, la nature imprévisible de ce virus montre à quel point il est vital que les pays continuent à surveiller l’apparition de nouveaux variants. 

Beaucoup de pays ont cessé d’envoyer des rapports sur la COVID-19 à l’OMS ou ont réduit la fréquence des envois. Je ne saurais trop insister sur l’importance du maintien d’une surveillance de la COVID-19, ainsi que d’autres virus respiratoires en circulation. 

La semaine dernière, 13 pays de notre Région n’ont envoyé aucune donnée sur les virus respiratoires. La surveillance reste notre première ligne de défense pour le contrôle des agents pathogènes respiratoires, qu’il s’agisse de mutations ou de nouveaux virus.

Les années de pandémie nous ont appris beaucoup de choses, notamment que se protéger et protéger autrui contre les infections respiratoires est une nouvelle manière de vivre acceptée. 

Nous savons comment nous protéger et protéger les autres, que ce soit contre la COVID-19 ou contre d’autres infections respiratoires. 

Personne ne connaît mieux que vous le risque que vous courez.

Il nous faut maintenant appliquer ce que nous savons quand et où cela est utile. 

Cela signifie qu’il faut évaluer notre propre niveau de risque et le risque que nous faisons courir aux autres à chaque étape de notre vie, puis appliquer les mesures de protection les plus pertinentes pour réduire les risques d’attraper ou de propager des infections respiratoires.

Il existe tout un éventail de mesures, telles que rester à la maison lorsque l’on est malade, veiller à l’hygiène des mains et aux règles à respecter en cas d’éternuement, ventiler correctement les espaces intérieurs, ainsi que – dans certains contextes, tels que les hôpitaux et les lieux bondés – porter un masque. À cet égard, nous devons tous faire preuve de discernement lorsque nous prenons des mesures pour nous protéger et protéger les personnes qui nous entourent, sur la base d’une évaluation personnelle des risques.

Un point important, alors que nous apprenons à vivre avec la COVID-19 et d’autres virus respiratoires, est la nécessité absolue, pour les populations vulnérables, d’être à jour dans leurs vaccinations contre la COVID-19 et la grippe, comme cela a été recommandé. 

Alors que nous laissons derrière nous une année 2023 difficile et que nous nous tournons vers 2024, je suis profondément préoccupé par le fait que la santé est en train de disparaître de l’ordre du jour politique et que nous ne nous occupons pas de désamorcer la bombe à retardement qui menace nos professionnels de santé et d’aide à la personne. 

À l’heure où les systèmes de santé sont mis à rude épreuve, il nous est rappelé que nous risquons de ne pas être préparés à faire face à des situations inhabituelles, telles que l’émergence d’un nouveau variant de la COVID-19, plus grave, ou d’un agent pathogène encore inconnu. 

Pour conclure, j’encourage chacun à faire preuve de gratitude, de patience et de solidarité à l’égard des travailleurs de la santé dévoués qui se surpassent, dans des circonstances difficiles. 

Je demande aux décideurs et aux responsables du secteur de la santé de démontrer concrètement leur soutien aux personnels de santé, non pas par des mots mais par des actes. 

Merci.