Les personnels chirurgicaux de la République de Moldova ont suivi un cours de formation à la chirurgie en milieu hostile afin de renforcer leur capacité à soigner les blessés lors de situations d’urgence. La formation, élaborée et dispensée par la Fondation David Nott, a été organisée par l’OMS grâce à un financement de l’Union européenne (UE).
Pendant le cours, 30 participants ont mis en application les techniques chirurgicales sur des modèles complets d’anatomie (corps et organes). Ainsi peuvent-ils acquérir les compétences pratiques dont ils ont besoin pour prodiguer des soins vitaux.
Le cours couvre un large éventail de disciplines chirurgicales, notamment la chirurgie générale, la chirurgie cervico-faciale, la traumatologie et l’orthopédie, la chirurgie plastique et la chirurgie obstétrique. Normalement, si les personnels chirurgicaux ont généralement 1 seul domaine de spécialisation, ils peuvent être les seuls intervenants disponibles dotés des compétences nécessaires pour mener une opération chirurgicale en situation d’urgence, et il peut dès lors leur être demandé d’agir.
Le cours est dispensé par des formateurs issus de différentes spécialités chirurgicales, dont beaucoup ont effectué des missions dans des zones de guerre active. « En présentant aux chirurgiens une vue d’ensemble
des interventions essentielles requises pour porter secours aux blessés, les médecins bien formés sont en mesure de sauver davantage de vies », explique Mme Eleanor Nott, directrice générale et cofondatrice
de la Fondation David Nott.
Le cours, élaboré par le professeur David Nott, chirurgien de guerre renommé, est basé sur le large éventail de traumatismes auxquels il a été confronté pendant 30 ans de bénévolat
dans des zones de conflit. Ce type de formation est fondamental pour les médecins opérant dans des environnements hostiles et contraints de prendre des décisions en une fraction de seconde dans des conditions de forte pression.
Les compétences élargies des personnels chirurgicaux s’avéreront vitales pour les personnes devant faire l’objet d’une évacuation médicale hors des zones de conflit en Ukraine.
Renforcer la riposte et la préparation aux situations d’urgence
La République de Moldova doit faire face à une situation d’urgence prolongée depuis le début de la guerre en Ukraine lorsque des centaines de milliers de réfugiés ont franchi la frontière. Environ
100 000 d’entre eux sont d’ailleurs restés dans le pays.
Le ministère de la Santé de la République de Moldova s’est montré extrêmement proactif en coordonnant l’intensification des services de santé, et en veillant à ce que le personnel de santé
dispose des compétences nécessaires pour prendre en charge les blessés de guerre qui ne peuvent être soignés en Ukraine.
« Cette formation s’inscrit dans le cadre d’un soutien plus large apporté à la riposte et à la préparation aux urgences sanitaires dans le contexte de la crise des réfugiés provoquée par
la guerre en Ukraine », explique le docteur Miljana Grbic, représentante de l’OMS en République de Moldova.
« Comme de nombreux pays de la Région européenne de l’OMS, la République de Moldova a connu des décennies de calme. Cependant, nous constatons aujourd’hui un nombre croissant de crises humanitaires causées
par des conflits, le changement climatique et des flambées de maladies. Pour que les pouvoirs publics puissent intervenir de manière adéquate, il est essentiel de dispenser une formation adaptée et de disposer de systèmes
de planification et de mécanismes de coordination appropriés au niveau national », ajoute le docteur Grbic.
Le renforcement des capacités et la coordination des partenaires de la santé en cas de crise s’inscrivent dans le cadre du mandat de l’OMS. En collaboration avec le ministère de la Santé de la République
de Moldova, l’OMS joue un rôle clé en veillant à ce que les équipes médicales soient dotées des compétences et des connaissances nécessaires pour faire face à des situations d’urgence
complexes.
Réaffectation des fonds pour répondre aux besoins sanitaires engendrés par la guerre en Ukraine
La formation a été rendue possible grâce à des fonds réaffectés dans le cadre du projet de l’UE et de l’OMS « La vaccination sauve des vies » qui soutient le déploiement des vaccins
systématiques et contre la COVID-19 dans les pays du Partenariat oriental, à savoir l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Bélarus, la Géorgie, la République de Moldova et l’Ukraine.