Chlamydiose (infection à Chlamydia)

21 novembre 2024

L’essentiel

  • La chlamydiose est une infection sexuellement transmissible (IST) évitable et dont on peut guérir, causée par la bactérie Chlamydia trachomatis qui se transmet principalement lors de rapports sexuels vaginaux, oraux et anaux.
  • En 2020, on estimait à 128,5 millions le nombre de nouvelles infections à Chlamydia chez les adultes (âgés de 15 à 49 ans) dans le monde.
  • La chlamydiose est souvent asymptomatique ; cependant, lorsque des symptômes apparaissent, ils peuvent inclure des écoulements urétraux et des pertes vaginales inhabituels.
  • Si elle n’est pas traitée, l’infection à Chlamydia peut entraîner de graves problèmes de santé, y compris une inflammation pelvienne et l’infertilité chez les femmes. La chlamydiose augmente également le risque d’infection par le VIH et a été associée à des issues défavorables de la grossesse.

Vue d’ensemble

La chlamydiose est une infection sexuellement transmissible (IST) courante qui touche aussi bien l’homme que la femme. Elle est causée par une bactérie appelée Chlamydia trachomatis. Elle se soigne et se guérit facilement à l’aide d’antibiotiques.

Si elle est traitée tôt, il est peu probable que l’infection à Chlamydia entraîne des problèmes à long terme. Toutefois, faute de traitement, elle peut causer de graves problèmes et faciliter la transmission et le risque d’infection par le VIH et d’autres IST. Si elle n’est pas traitée, la chlamydiose peut provoquer de graves problèmes, y compris une inflammation pelvienne et un risque accru d’infertilité et de grossesse extra-utérine. Chez la femme enceinte, elle peut entraîner une naissance prématurée ou un faible poids de naissance.

L’utilisation correcte et systématique du préservatif pendant les rapports sexuels est le moyen le plus efficace de prévenir la chlamydiose.

Ampleur du problème

En 2020, on estimait à 128,5 millions le nombre de nouvelles infections à Chlamydia trachomatis dans le monde chez les adultes âgés de 15 à 49 ans. La prévalence mondiale chez les personnes de cette tranche d’âge était estimée à 4,0 % pour les femmes et à 2,5 % pour les hommes en 2020. L’infection à Chlamydia est plus fréquente chez les jeunes. Le lymphogranulome vénérien (LGV), causé par des souches particulières de Chlamydia trachomatis, est relativement rare, mais on a constaté une résurgence dans certains pays, en particulier chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Une autre souche de Chlamydia provoque le trachome, mais se transmet par contact avec l’écoulement oculaire et nasal, en particulier chez les jeunes enfants.

Signes et symptômes

Parmi les personnes porteuses de Chlamydia, beaucoup ne présentent aucun symptôme ou développent des symptômes bénins. Si des symptômes apparaissent, cela peut prendre jusqu’à trois semaines après avoir eu un rapport sexuel avec une personne infectée par la bactérie.

Les symptômes courants chez l’homme sont les suivants :

  • une sensation de brûlure en urinant
  • un écoulement urétral
  • des douleurs testiculaires

Chez la femme, les symptômes les plus courants sont les suivants :

  • une modification des pertes vaginales
  • des saignements entre les menstruations ou après les rapports sexuels
  • une douleur ou un inconfort dans le bas du ventre
  • une sensation de brûlure en urinant
  • des démangeaisons

L’infection anale chez les femmes et les hommes peut provoquer des symptômes anorectaux, notamment :

  • des douleurs
  • des écoulements
  • des saignements

L’infection buccale est le plus souvent asymptomatique.

Les nourrissons nés de mères atteintes de chlamydiose peuvent souffrir d’infections oculaires ou de pneumonie que l’on peut traiter à l’aide d’antibiotiques destinés aux nouveau-nés.

La chlamydiose de type LGV peut provoquer une inflammation grave et entraîner un ulcère génital, une tuméfaction des ganglions lymphatiques ou une inflammation de la région anorectale avec écoulement, des crampes abdominales, de la diarrhée, de la constipation, de la fièvre ou une douleur lors du passage des selles.

Complications possibles

La chlamydiose peut entraîner de graves problèmes si elle n’est pas traitée, en particulier chez les femmes. Celles-ci risquent en effet de développer une inflammation pelvienne, ressentir des douleurs abdominales et pelviennes et, par la suite, devenir stériles ou avoir une grossesse extra-utérine (qui se produit en dehors de l’utérus).

Les hommes peuvent développer une infection douloureuse au niveau des testicules (épididymite, orchiépididymite). Dans de rares cas, cela peut être une cause d’infertilité.

De plus, la chlamydiose peut provoquer d’autres symptômes, comme un gonflement des articulations (arthrite) et une inflammation oculaire.

L’infection à Chlamydia peut donner lieu à de la stigmatisation et nuire aux relations personnelles. Ces effets sont importants, mais il est souvent impossible de les quantifier.

L’infection néonatale peut provoquer une conjonctivite (infection oculaire) et une pneumonie. Elle peut également être à l’origine d’une naissance prématurée ou d’un faible poids de naissance.

Le LGV peut se présenter comme une infection systémique invasive et, s’il n’est pas traité tôt, il peut entraîner des lésions chroniques suintantes autour de la région anorectale, des sténoses ou des douleurs articulaires réactives et un gonflement.

Diagnostic

Les prestataires de soins de santé examinent les antécédents médicaux et sexuels de la patiente et procéderont à un examen génital, y compris un examen au spéculum et une palpation, afin de leur permettre d’avoir des indices importants pour établir un diagnostic clinique. Le test diagnostique le plus couramment utilisé est le test d’amplification des acides nucléiques (TAAN), considéré comme la référence pour diagnostiquer l’infection à C. trachomatis. Ces tests moléculaires peuvent se faire en laboratoire ou au lieu de prestation de soins. 

Les échantillons d’urine sont couramment utilisés pour diagnostiquer la chlamydiose, mais ils sont moins sensibles que les échantillons prélevés par écouvillonnage génital (vaginal ou urétral), rectal et oropharyngé. La collecte d’échantillons provenant des différents sites anatomiques est fonction des pratiques sexuelles et des antécédents médicaux. L’auto-prélèvement d’échantillons est recommandé, car les résultats des tests sont similaires à ceux recueillis par un prestataire de soins.

Étant donné que la majorité des cas sont asymptomatiques, il est recommandé de tester régulièrement les personnes présentant un risque accru d’infection à Chlamydia, comme les travailleuses du sexe, afin de prévenir le développement de complications et la propagation de l’infection.

Dans de nombreux établissements de soins de santé primaires qui ne disposent pas des capacités de diagnostic voulues pour détecter C. trachomatis, il est recommandé d’adopter une approche syndromique pour la prise en charge des cas.

Si la présence de Chlamydia est confirmée (ou d’écoulement vaginal/urétral/anal), il est recommandé de réaliser des tests de dépistage pour d’autres IST (comme le VIH, la syphilis et la gonorrhée), et d’informer le ou les partenaires sexuels.

Pour le diagnostic du LGV, il faut réaliser un test moléculaire spécifique.

Traitement

La chlamydiose est une maladie qu’il est possible de traiter et dont on peut guérir.

Une infection à Chlamydia sans complication se traite à l’aide de comprimés antibiotiques, notamment l’azithromycine ou la doxycycline.

L’infection peut se répéter si les partenaires sexuels ne sont pas traités et si les personnes ont des rapports sexuels sans préservatifs avec une personne infectée.

Les nouveau-nés atteints d’une infection oculaire à Chlamydia (conjonctivite) sont traités avec de l’azithromycine.

Il convient d’attendre 7 jours après avoir pris le médicament avant d’avoir des rapports sexuels ou, si ce n’est pas possible, d’utiliser correctement les préservatifs. Les personnes concernées devraient informer leur(s) partenaire(s) sexuel(s) afin qu’ils se fassent tester et traiter, si nécessaire. 

WHO guidelines for the treatment of Chlamydia trachomatis (en anglais)

Prévention

L’utilisation systématique et correcte de préservatifs lors de rapports sexuels vaginaux et anaux est le seul moyen de prévenir l’infection à Chlamydia. 

Si vous êtes enceinte, il est possible de prévenir la transmission au nourrisson en faisant un test de dépistage pour la Chlamydia et en se faisant rapidement traiter si votre test est positif.

Il n’existe aucun vaccin pour la prévention de l’infection à chlamydia.

Action de l’OMS

L’OMS a reconnu la chlamydiose comme un problème de santé publique important avec d’autres IST et a fixé des cibles ambitieuses pour en réduire la charge mondiale de morbidité au moyen de stratégies de prévention, de diagnostic et de traitement. Les stratégies mondiales du secteur de la santé contre, respectivement, le VIH, l’hépatite virale et les IST pour la période 2022-2030 visent une réduction de 50 % des nouveaux cas d’infection à Chlamydia d’ici 2030. L’OMS collabore avec les pays et les partenaires pour améliorer la prise en charge des cas centrée sur la personne, garantir un traitement adapté, élargir l’accès à des services de dépistage efficaces et à des services aux partenaires, soutenir la mise au point de produits de diagnostic, de traitement et de vaccins de qualité et abordables, et améliorer la surveillance des nouvelles infections au niveau national et mondial.