Ménopause

16 octobre 2024

Principaux faits

  • La ménopause est l’une des étapes qui font le continuum de la vie des femmes* et marque la fin des années où elles peuvent concevoir un enfant. Après la ménopause, une femme ne peut plus tomber enceinte, sauf dans de rares cas où des traitements de la fertilité spécialisés sont utilisés. 
  • La plupart des femmes(1) vivent leur ménopause entre 45 et 55 ans comme une étape naturelle du vieillissement biologique.
  • La ménopause est causée par l’arrêt du fonctionnement du cycle ovarien et une baisse des taux d’œstrogènes circulants dans le sang.
  • La transition vers la ménopause peut être progressive, commençant généralement par des changements dans le cycle menstruel. La « périménopause » fait référence à la période à partir de laquelle ces signes sont observés pour la première fois et se termine un an après le dernier cycle menstruel.
  • La périménopause peut durer plusieurs années et avoir des répercussions sur le bien-être physique, émotionnel, mental et social.
  • Diverses interventions, hormonales et non hormonales, peuvent aider à soulager les symptômes de la périménopause.(2)
  • La ménopause peut être la conséquence d’interventions chirurgicales ou médicales.

Comment survient la ménopause

Pour la plupart des femmes, la ménopause est marquée par la fin des cycles menstruels mensuels (également appelés menstruations ou règles) en raison de l’arrêt de la fonction folliculaire ovarienne. Cela signifie que les ovaires cessent de libérer des ovules en vue de la fécondation.

La régularité et la durée du cycle menstruel varient au cours de la vie reproductive d’une femme, mais l’âge auquel la ménopause naturelle survient se situe généralement entre 45 et 55 ans pour les femmes du monde entier. 

On considère que la ménopause naturelle est confirmée après 12 mois consécutifs sans règles, en l’absence d’autres causes physiologiques ou pathologiques évidentes et d’interventions cliniques.

Certaines femmes font l’expérience de la ménopause plus tôt (avant l’âge de 40 ans). Cette « ménopause précoce » peut être due à certaines anomalies chromosomiques, à des troubles auto-immuns ou à d’autres causes encore inconnues. 

Il n’est pas possible de prévoir quand une femme sera ménopausée, bien qu’il existe des liens entre l’âge à la ménopause et certains facteurs démographiques, médicaux et génétiques.

La ménopause peut également être induite à la suite d’interventions chirurgicales impliquant l’ablation des deux ovaires ou d’interventions médicales entraînant l’arrêt de la fonction ovarienne (la radiothérapie ou la chimiothérapie, par exemple).

De nombreuses femmes ont déjà cessé d’avoir leurs règles avant la ménopause, par exemple celles qui ont subi certaines interventions chirurgicales (hystérectomie ou ablation chirurgicale de la muqueuse utérine) ainsi que celles qui utilisent certains contraceptifs hormonaux et d’autres médicaments qui suppriment les règles ou réduisent leur fréquence. Elles peuvent cependant éprouver d’autres changements liés à la transition vers la ménopause.

Changements associés à la ménopause

Les changements hormonaux associés à la ménopause peuvent avoir des conséquences sur le bien-être physique, émotionnel, mental et social. Les symptômes ressentis pendant et après la transition vers la ménopause varient considérablement d’une personne à l’autre. Certaines femmes n’ont que peu ou pas de symptômes. Pour d’autres, les symptômes peuvent être graves et avoir des répercussions sur leurs activités quotidiennes et leur qualité de vie. Certaines personnes peuvent éprouver des symptômes pendant plusieurs années.

Parmi les symptômes associés à la ménopause figurent :

  • les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes ; par bouffée de chaleur, on entend une sensation soudaine de chaleur dans le visage, le cou et la poitrine, souvent accompagnée de rougeurs de la peau, de transpiration, de palpitations et de sensations aiguës d’inconfort physique pouvant durer plusieurs minutes ;
  • les changements dans la régularité et le flux du cycle menstruel, aboutissant à l’arrêt définitif des règles ;
  • la sécheresse vaginale, les douleurs pendant les rapports sexuels et l’incontinence ;
  • les troubles du sommeil/insomnies ; et
  • les changements d’humeur, la dépression et/ou l’anxiété.

La ménopause peut aussi s’accompagner de changements dans la composition corporelle et d’une modification du risque cardiovasculaire. L’avantage qu’ont les femmes sur les hommes en termes de maladies cardiovasculaires disparaît progressivement avec la baisse significative des niveaux d’œstrogènes après la ménopause. La ménopause peut également entraîner l’affaiblissement des structures de soutien pelvien, ce qui augmente le risque de prolapsus des organes pelviens. La perte de densité osseuse à la ménopause contribue de manière significative à des taux plus élevés d’ostéoporose et de fractures.

Diverses interventions, hormonales et non hormonales, peuvent aider à soulager les symptômes de la périménopause. Les symptômes qui ont une incidence sur la santé et le bien-être devraient être discutés avec un prestataire de soins afin de déterminer les possibilités de prise en charge disponibles, en tenant compte des antécédents médicaux, des valeurs et des préférences.

Pendant la périménopause, la grossesse est toujours possible. La contraception est recommandée pour éviter une grossesse non désirée tant qu’il ne s’est pas écoulé 12 mois consécutifs sans menstruations. La grossesse après la ménopause est peu probable sans un traitement de la fertilité impliquant l’utilisation d’ovules de donneuses ou d’ovocytes préalablement congelés.

Pendant la périménopause et après la ménopause, il est encore possible de contracter des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le VIH, par contact sexuel non protégé, notamment les relations sexuelles orales, anales et vaginales. L’amincissement de la paroi vaginale après la ménopause augmente les risques de lésions et de déchirures, et par conséquent le risque de transmission du VIH lors de relations sexuelles vaginales.

L’importance de comprendre la ménopause

Il est essentiel de voir la ménopause comme une simple étape dans le continuum de la vie des femmes. L’état de santé d’une femme entrant dans la période de périménopause sera largement déterminé par ses antécédents médicaux et gynécologiques, son mode de vie et les facteurs environnementaux. Les symptômes de la périménopause et de la postménopause peuvent perturber la vie personnelle et professionnelle, et les changements associés à la ménopause affecteront la santé d’une femme à mesure qu’elle vieillit. Par conséquent, les soins de la périménopause jouent un rôle important pour favoriser un vieillissement en bonne santé et une bonne qualité de vie.

La ménopause peut être une transition importante d’un point de vue social, comme d’un point de vue biologique. Sur le plan social, l’expérience de la ménopause chez une femme peut être influencée par les normes de genre, les facteurs familiaux et socioculturels, y compris la façon dont le vieillissement de la femme et la transition vers la ménopause sont perçus dans sa culture.

Dans le monde, la population de femmes ménopausées augmente. En 2021, les femmes âgées de 50 ans et plus représentaient 26 % de toutes les femmes et filles dans le monde, soit une hausse de 22 % par rapport à 10 ans plus tôt.(i) En outre, les femmes vivent plus longtemps. À l’échelle mondiale, une femme âgée de 60 ans en 2019 pouvait espérer vivre en moyenne 21 ans de plus.(ii)

La ménopause peut offrir une occasion importante d’évaluer sa santé, d’examiner son mode de vie et de reconsidérer ses objectifs.

Enjeux de santé publique liés à la ménopause

Les femmes en périménopause doivent avoir accès à des services de santé de qualité et à des communautés et systèmes qui peuvent les soutenir. Malheureusement, à la fois la sensibilisation et l’accès aux informations et aux services liés à la ménopause restent difficiles dans la plupart des pays. Il est fréquent que la ménopause ne soit pas abordée au sein des familles, des communautés, sur les lieux de travail ou dans les établissements de soins de santé.

Les femmes peuvent ne pas savoir que les symptômes qu’elles éprouvent sont liés à la ménopause, ou qu’elles peuvent obtenir des conseils ou des traitements qui les soulageront. Les personnes présentant des symptômes de la ménopause se sentent parfois gênées ou honteuses d’attirer l’attention sur ce qu’elles vivent et de demander de l’aide.

Les prestataires de soins de santé ne sont pas toujours formés pour reconnaître les symptômes de la périménopause et de la postménopause et pour conseiller les patientes sur les choix de traitement et les moyens de rester en bonne santé après la transition vers la ménopause. Dans les programmes de formation de nombreux agents de santé, la ménopause ne fait actuellement l’objet que d’une attention limitée.

Le bien-être sexuel des femmes ménopausées est négligé dans de nombreux pays. Cela signifie que les effets gynécologiques courants de la ménopause, y compris la sécheresse vaginale et les douleurs pendant les rapports sexuels, peuvent ne pas être traités. De même, les femmes âgées peuvent ne pas se considérer comme exposées au risque d’infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH, ou ne pas recevoir de leurs prestataires de soins les conseils adaptés pour avoir des pratiques sexuelles à moindre risque ou se faire tester.(iii)

De nombreux gouvernements ne disposent pas de politiques de santé et de financement permettant d’inclure les services de diagnostic, de conseil et de traitement liés à la ménopause dans les services de routine disponibles. Les services liés à la ménopause constituent un défi difficile à relever dans les lieux où il existe souvent d’autres priorités urgentes et concurrentes pour le financement de la santé.

Action de l’OMS

L’OMS considère que le soutien social, psychologique et médical pendant la transition vers la ménopause et après celle-ci devrait faire partie intégrante des soins de santé. L’OMS s’est engagée à améliorer la compréhension de la ménopause en :

  • sensibilisant à la ménopause et à son impact sur les femmes aux niveaux individuel et sociétal, ainsi que sur la santé et le développement socio-économique des pays ;
  • plaidant en faveur de l’introduction du diagnostic, du traitement et des conseils liés à la prise en charge des symptômes de la ménopause dans le cadre de la couverture sanitaire universelle ;
  • promouvant l’inclusion d’une formation sur la ménopause et les choix de traitement dans les programmes d’études initiales des agents de santé ; et en
  • mettant l’accent sur une approche de la santé et du bien-être (y compris la santé et le bien-être sexuels) portant sur toute la durée de la vie, en veillant à ce que les femmes aient accès à des informations et à des services de santé appropriés pour favoriser un vieillissement en bonne santé et une qualité de vie élevée avant, pendant et après la ménopause.


Notes

(1) Alors que la majorité des expériences personnelles de ménopause concernent les femmes cisgenres (qui sont nées femmes et s’identifient comme telles), les hommes transgenres et certaines personnes qui ne s’identifient ni comme hommes ni comme femmes connaissent également la ménopause.

Ces repères sur la ménopause font référence aux « femmes » en accord avec les données disponibles, qui n’identifient pas systématiquement l’identité de genre. Il y a peu de données aisément disponibles sur les expériences de ménopause vécues par des personnes transgenres et de diverses identités de genre. Ces personnes ont avec l’âge des besoins en santé uniques que les cliniciens devraient prendre en compte, y compris en les orientant vers des services spécialisés au besoin.

(2) Bien que la ménopause ne soit pas une maladie, ces repères font référence aux expériences de la périménopause et de la postménopause des femmes comme étant des symptômes, car elles peuvent entraîner un niveau d’inconfort qui a des conséquences négatives sur leur qualité de vie.

 


(i) United Nations, Department of Economic and Social Affairs. (2021) World Prospects 2021. (en anglais)

(ii) United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2019). World Population Ageing 2019: Highlights (ST/ESA/SER.A/430). (en anglais)

(iii) ONUSIDA. The Gap Report 2014: People aged 50 years and older. Geneva, Switzerland. (2014). ONUSIDA. (en anglais)