Syndrome des ovaires polykystiques

7 février 2025

Principaux faits

  • Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche environ 6 à 13 % des femmes en âge de procréer.
  • Jusqu’à 70 % des femmes touchées ne sont toujours pas diagnostiquées dans le monde.
  • Le SOPK est la cause la plus fréquente d’anovulation et l’une des principales causes d’infertilité.
  • Le SOPK est associé à une variété de problèmes de santé à long terme qui ont une incidence sur le bien-être physique et émotionnel.
  • Le SOPK est présent au sein d’une même famille, mais il existe des variations ethniques dans la manière dont le SOPK se manifeste et dont il touche les personnes qui en sont atteintes.

 

Vue d'ensemble

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection hormonale courante qui touche les femmes en âge de procréer. Il commence habituellement pendant l’adolescence, mais les symptômes peuvent fluctuer avec le temps.

Le SOPK peut provoquer des déséquilibres hormonaux, des règles irrégulières, des taux excessifs d’androgènes et des kystes dans les ovaires. Des règles irrégulières, généralement accompagnées d’un manque d’ovulation, peuvent rendre difficile la grossesse. Le SOPK est l’une des principales causes d’infertilité.

Le SOPK est une maladie chronique et incurable. Cependant, certains symptômes peuvent être améliorés par des changements de mode de vie, des médicaments et des traitements de fertilité.

La cause du SOPK est inconnue, mais les femmes ayant des antécédents familiaux ou qui sont atteintes d’un diabète de type 2 sont exposées à un risque accru.

Ampleur du problème

Le SOPK est un problème de santé publique important et l’un des troubles hormonaux les plus courants chez les femmes en âge de procréer. La maladie touche environ 6 à 13 % des femmes en âge de procréer, et jusqu’à 70 % des cas ne sont pas diagnostiqués.

La prévalence du SOPK est plus élevée chez certaines appartenances ethniques et ces groupes connaissent souvent davantage de complications, en particulier liées au métabolisme.

Les effets biologiques et psychologiques du SOPK, en particulier ceux liés à l’obésité, à l’image du corps et à l’infertilité, peuvent entraîner des problèmes de santé mentale et une stigmatisation sociale.

Symptômes

Les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques peuvent différer d’une personne à l’autre. En effet, les symptômes peuvent changer au fil du temps et se manifestent souvent sans facteur déclencheur clairement déterminé.

Parmi les symptômes possibles figurent notamment les suivants :

  • des règles abondantes, longues, irrégulières, imprévisibles ou inexistantes
  • l’infertilité
  • l’acné ou une peau grasse
  • une pilosité excessive sur le visage ou le corps
  • une calvitie masculine ou une chevelure clairsemée
  • une prise de poids, en particulier au niveau du ventre.

Les personnes atteintes du SOPK sont davantage susceptibles de développer d’autres problèmes de santé, notamment :

  • un diabète de type 2
  • une hypertension artérielle
  • une hypercholestérolémie
  • une cardiopathie
  • un cancer de l’endomètre (cancer de la paroi interne de l’utérus).

Le SOPK peut également être à l’origine d’une anxiété, de dépression ou d’une image corporelle négative. Certains symptômes tels que l’infertilité, l’obésité et la pilosité indésirable peuvent entraîner une stigmatisation sociale. Cette situation peut avoir des conséquences sur d’autres domaines de la vie tels que la famille, les relations, le travail et la participation à la vie de la communauté.

Diagnostic

Le syndrome des ovaires polykystiques est diagnostiqué par la présence d’au moins deux des éléments suivants :

  1. des signes ou des symptômes d’un taux élevé d’androgènes (pilosité faciale ou corporelle indésirable, perte de cheveux sur la tête, acné ou taux élevé de testostérone dans le sang) – après avoir exclu d’autres causes ;
  2. des menstruations irrégulières ou inexistantes, après exclusion de toute autre cause ; et
  3. des ovaires polykystiques visibles à l’échographie.

Des analyses de sang peuvent être utilisées pour identifier des changements caractéristiques des niveaux d’hormones, bien que ces changements ne soient pas universels. Les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques peuvent présenter les taux élevés suivants :

  • la testostérone (une hormone androgène ovarienne qui influe sur la croissance des cheveux) ;
  • l’œstrogène (une hormone ovarienne qui stimule la croissance de la muqueuse utérine [endomètre] ;
  • l’hormone lutéinisante [LH, une hormone hypophysaire qui agit sur la production d’hormones par les ovaires et joue un rôle important dans l’ovulation normale] ;
  • l’insuline [une hormone qui intervient principalement dans l’utilisation de l’énergie provenant des aliments] ; et
  • l’hormone antimüllérienne [qui mesure le niveau de fertilité des ovaires].

Lorsqu’ils posent un diagnostic, les médecins tiennent également compte du fait que des règles et une ovulation irrégulières peuvent constituer un aspect normal de la puberté ou de la ménopause, que la présence d’ovaires polykystiques peut être héréditaire ou que les femmes ayant des antécédents familiaux de SOPK ou de diabète de type 2 présentent un risque plus élevé de développer un SOPK. Par ailleurs, l’examen échographique n’est pas toujours clair et certaines femmes atteintes du SOPK peuvent présenter une échographie qui ne met pas en évidence la présence d’ovaires polykystiques.

Traitement

Le SOPK est incurable, mais des traitements peuvent atténuer les symptômes.

Les femmes qui ont des règles irrégulières, qui ont des difficultés à tomber enceintes ou qui souffrent d’acné et de pilosité excessives doivent consulter un professionnel de la santé.

Certains symptômes du SOPK peuvent être réduits par des changements de mode de vie. Une alimentation saine et suffisamment d’exercice peuvent aider à réduire le poids et le risque de diabète de type 2.

Les médicaments contribuant à la régulation des naissances [pilule contraceptive] peuvent permettre de réguler le cycle menstruel et d’atténuer les symptômes. D’autres médicaments permettent de réduire l’acné ou la pilosité indésirable causée par le SOPK.

Parmi les traitements contre l’infertilité due au SOPK, figurent notamment des changements de mode de vie, des médicaments ou une intervention chirurgicale visant à stimuler une ovulation régulière. La fécondation in vitro [FIV] peut être utilisée, mais elle comporte certains risques.

Action de l’OMS

L’OMS collabore avec les États Membres et ses partenaires pour lutter contre le SOPK dans le cadre de ses efforts visant à améliorer la santé et le bien-être génésiques des femmes dans le monde. L’OMS œuvre en collaboration avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux pour sensibiliser davantage le public au SOPK et pour fournir des orientations aux prestataires de soins de santé sur la manière de l’identifier et de le traiter. En outre, l’OMS encourage les travaux de recherche portant sur les moyens les plus efficaces de prévenir, de diagnostiquer et de traiter l’infertilité due au SOPK, et identifie les questions les plus importantes qui restent sans réponse à ce sujet.

L’OMS soutient la production de statistiques sur la fréquence de l’infertilité et de ses causes (telles que le SOPK). L’OMS soutient les États Membres dans leurs efforts visant à accorder une plus grande attention à l’infertilité et à ses causes dans le cadre des politiques nationales de santé, des services et du financement, afin de garantir que toute personne ayant besoin de soins de santé liés à l’infertilité puisse les obtenir sans faire face à des difficultés financières.